6611 candidats dans 577 circonscriptions aux élections législatives 2012. Moyenne nationale de 11 candidats par circonscription avec des variations impressionnantes (jusqu’à 23 dans une circonscription de Paris)…
Depuis 1990, le financement des partis politiques a été soumis à la « moralisation » afin d’éviter que les entreprises n’exercent un lobbying sur les candidats. Les partis sont depuis lors financés par l’État (donc par les citoyens) en fonction du nombre de voix obtenues : 1,63€ par bulletin par an depuis 2007.
Mais comme souvent, les bonnes intentions (transparence, égalité) sont vite détournées. Si l’objectif de faire participer à la vie démocratique est atteint, existerait-il un appât du gain pour certaines formations.
En effet, bon nombre de petites formations politiques ont vite fait un calcul simple : en 1993, il suffisait de présenter 75 candidats sous n’importe quelle étiquette commune pour bénéficier d’1,5€. Dès les législatives de 1997, près de 6000 candidatures ont été enregistrées et en 2002, 8500 ! Inflation d’autant plus aisée que les règles de financement public restent larges et que le parti n’a pas à être « contrôlé » sur le plan des idées.
Ainsi, des partis des Amis des Chiens, des Chats ou encore le Parti de la Loi Naturelle ont concouru comme les partis traditionnels plus à même d’exercer le pouvoir.
En 2003, la loi a été modifiée obligeant un même parti à atteindre au moins 1% des suffrages dans 50 circonscriptions électorales pour bénéficier de l’argent public. Toutefois, si les mouvements farfelus sont moins présents, d’autres regroupements fédérant autour de thèmes sensibles comme le parti Pirate né de la volonté de ne pas contrôler Internet (thème renforcé avec la loi Hadopi et la fermeture de Mega-uploaded) ou encore le Mouvement antiradar, qui présente 80 candidats s’inscrivent dans le paysage électoral.
En plus des 1,63 € par voix, les partis obtiennent un financement complémentaire en fonction du nombre d’élus. A titre d’exemple, depuis 2007, l’UMP a perçu ainsi 33,3 millions d’euros, le PS, 23,2 et le MoDem 4 millions.
On comprend mieux la multiplication des candidats par les petits partis d’extrême gauche ou divers écologistes par exemple qui cherchent ainsi un financement pérenne et … une tribune politique.
