Son excellence M. Boutros Assaker, ambassadeur du Liban en France, a été auditionné par la Commission des Affaires Etrangères, de la Défense et des Forces armées pour évoquer la situation en Syrie.
Christian Cambon, Vice-président de la Commission a interrogé l’ambassadeur sur la politique de distanciation pratiquée par le gouvernement libanais avec l’accord de l’ensemble des forces politiques. Il a souhaité savoir si le Hezbollah jouait réellement le jeu. « En cas d’effondrement du régime syrien, est-ce que cela ne pourrait pas entraîner le Liban dans une nouvelle confrontation ? Enfin, que vous inspire l’agitation actuelle en Jordanie contre la monarchie ? Peut-elle avoir des conséquences sur le Liban et la région ? »
Son Exc. M. Boutros Assaker, ambassadeur du Liban en France a expliqué que le Hezbollah n’était pas dans une situation confortable car la majorité des Libanais ne le soutenait pas. Toutefois, il fallait reconnaître que jusqu’à présent l’attitude du Hezbollah était restée mesurée, qu’il s’agissait du financement du tribunal spécial pour le Liban et de l’enquête sur l’assassinat du Premier ministre Rafic Hariri ou de la crise syrienne. Le Hezbollah, qui est représenté au gouvernement et au Parlement, a accepté la politique de distanciation. « Beaucoup s’interrogent sur les conséquences d’un éventuel effondrement du régime syrien sur le Hezbollah et pensent qu’il pourrait perdre de nombreux soutiens, en particulier au sein des chrétiens, mais aussi dans la communauté chiite, dont tous les membres ne soutiendront pas ce mouvement au cas où il s’embarque dans une aventure militaire. Toutes les communautés, y compris le Hezbollah, qui réclamait une république islamique, ont accepté la constitution libanaise et l’accord de Taëf. Pour ma part, je compte sur la sagesse des Libanais et du Hezbollah, ainsi que sur le sentiment national, pour que le Liban soit épargné par cette crise. »
L’ambassadeur a souhaité souligner que les évènements récents en Jordanie étaient inquiétants. « Si la Jordanie tombe aux mains des islamistes, le prochain pays sur la liste pourrait bien être l’Arabie Saoudite. »
Cette audition a permis de donner la position du Liban, mais aussi de comprendre comment la crise syrienne pouvait rejaillir sur la situation intérieure du pays.
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