La crise syrienne touche directement la Jordanie, qui est le premier pays d’accueil des réfugiés syriens. La Commission des Affaires Etrangères, de la Défense et des Forces armées a auditionné SE. Mme Dina Kawar, ambassadeur de Jordanie pour donner la position de son pays face à la situation en Syrie.
Christian Cambon, Vice-président de la Commission, lui a demandé si les déclarations fortes qui ont été faites par le Président François Hollande et Laurent Fabius à propos de l’aide humanitaire française étaient à hauteur des engagements. L’ambassadeur a répondu que la France avait permis la construction d’un hôpital militaire au sein du camp de Zaatari. Mais que cela ne suffisait pas à faire face à la situation « L’aide doit venir de tous, pas uniquement de la France ».
Il l’a également interrogé sur les manifestations qui se sont déroulées à Amman dernièrement « Est-ce un épiphénomène ou une réelle remise en cause du régime ? ». Concernant les manifestations, l’ambassadeur a expliqué que celles-ci se tenaient tous les vendredis depuis 2010, qu’elles étaient pacifiques et réclamaient la réforme du système. « Mais ce mouvement s’était ralenti au début de la crise syrienne. Vendredi dernier, les Frères musulmans ont réactivé ce mouvement. Ils ont critiqué la réforme de la loi électorale, la trouvant insuffisante. Si l’on en croit les projections, les Frères musulmans, s’ils se présentaient, seraient en mesure de gagner 30 à 40% des voix aux élections et donc pourraient être potentiellement choisis par le Roi pour former un Gouvernement. »
Christian Cambon a souhaité connaître l’analyse de l’ambassadeur sur le rôle joué par Israël « Anticipez-vous une redistribution des cartes du fait de l’affaiblissement de la Syrie ? Quelle est la stratégie d’Israël ? ».
A propos d’Israël, Madame Dina Kawar Enfin a précisé qu’il avait été annoncé que les élections seraient organisées huit mois plus tôt que prévu. Israël était très inquiet du printemps arabe, puisque ses dirigeants ne savaient pas ce qui allait en résulter. Puis des signes d’apaisement ont été montrés par l’Égypte, et Israël a été rassuré. « Concernant la Syrie, je pense qu’Israël à la fois se réjouit du départ de Bachar el-Assad, qui provoquerait, de fait, un affaiblissement du Hezbollah, tout en étant inquiet de l’arrivée éventuelle des islamistes, ensuite. On ne peut pas, pour l’instant, présumer de l’issue de cette situation. »
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