Dans le cadre de l’information du Parlement concernant les évènements d’Ukraine, Christian Cambon, Vice-président de la commission des Affaires étrangères, a été reçu par Laurent Fabius, Ministre des Affaires étrangères, au Quai d’Orsay.
Au cours de cet entretien, le ministre a fait le point sur la situation, évoquant successivement les évènements de la fin février qui ont conduit au départ du président Viktor Ianoukovitch. Il a aussi évoqué les réunions de Paris et de Bruxelles qui viennent de se tenir ces derniers jours.
A retenir de cette information, la situation semble d’une extrême gravité puisque les Russes veulent provoquer un référendum sur le retour de la Crimée à la Russie. Celle-ci aurait pour conséquence un démembrement de l’Ukraine et un accroissement de la tension internationale.
La position de la France vise à s’associer aux sanctions décidées hier à Bruxelles par l’Union Européenne tout en essayant de maintenir le dialogue (suspension des discussions avec la Russie sur un projet d’accord bilatéral de libéralisation des investissements et des visas) d’autres sanctions pourraient être décidées mais avec le risque de voir la Russie prendre de graves mesures de rétorsions à l’encontre des Européens et donc de la France.
Or de très nombreuses grandes entreprises Françaises travaillent actuellement en Russie. La France a par ailleurs, des contrats de fournitures d’armements (Un bâtiment spécialisé baptisé le Mistral). Cela risquerait donc d’avoir de lourdes conséquences économiques aussi en retour pour la France.
Enfin, le Ministre a souligné le risque nucléaire. En effet l’Ukraine bénéficiait du protocole (de Budapest) qui prévoyait l’abandon par l’Ukraine de toute activité nucléaire en échange de l’intangibilité de ses frontières. Laurent Fabius a donc précisé que si ce genre d’accord n’est plus respecté alors les protocoles internationaux de dénucléarisation ne servent plus à rien et chacun va se doter de l’arme nucléaire.
