par christian-cambon
Christian Cambon a participé au débat préalable à la réunion du Conseil européen des 20 et 21 octobre 2016. Il a expliqué que l’Europe traverse une crise sans précédent et qu’elle doit retrouver les voies du dialogue avec la Russie. Sur le dossier migratoire, il y a une forte attente des opinions après une année 2015 durant laquelle l’Union européenne a donné l’impression d’avoir perdu le contrôle de la situation migratoire. Le renforcement des frontières extérieures de l’Union européenne est une bonne chose. L’inauguration de la nouvelle agence européenne de garde-frontières, dotée de moyens renforcés et d’une plus grande capacité d’action, est une première avancée. Il faudra aussi passer des accords avec des pays tiers. De plus, la politique commerciale est devenue l’un des talons d’Achille de l’Union européenne. La France a demandé l’arrêt des négociations avec les États-Unis ; elle est favorable au Ceta et à son application provisoire. Or, il est contesté partout en Europe. Or le retour d’un discours protectionniste n’est pas une bonne nouvelle alors qu’un emploi sur sept dépend des exportations.
Harlem Désir, secrétaire d’État auprès du ministre des affaires étrangères et du développement international, chargé des affaires européennes, a confirmé que le dialogue avec la Russie est difficile mais nécessaire ; il se poursuivra ce soir même à Dublin. L’urgence, en Syrie, est l’arrêt des bombardements à Alep ; la France a très fortement regretté le blocage russe aux Nations unies, et cette position sera rappelée par le Conseil européen.
Le Ceta, loin d’être un cheval de Troie du TTIP, est un modèle de ce qui peut être obtenu d’un accord commercial bilatéral. Ainsi, la protection des indications géographiques et la réciprocité de l’accès aux marchés publics qu’un mécanisme de règlement des différends qui reste sous le contrôle des autorités publiques. La déclaration interprétative démontre que rien dans l’accord ne peut remettre en cause nos normes sociales, environnementales, donc la COP 21, et que le mécanisme d’arbitrage ne pourra conduire à la condamnation d’un pays dont la législation aurait évolué dans ces domaines.
L’Union a toutes les raisons de vouloir élargir ses échanges commerciaux. L’Europe doit s’affirmer comme une puissance, pour faire face aux crises auxquelles elle est confrontée et répondre aux préoccupations des citoyens européens.
