Après la conférence de Paris pour la paix au Proche-Orient du 15 janvier, la commission des Affaires étrangères a entendu Ludovic Pouille, directeur-adjoint d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient au ministère des affaires étrangères et du développement international.
Christian Cambon, vice-président de la commission, a indiqué que la conférence ne pouvait se tenir dans un contexte plus difficile que celui-ci, avec l’adoption de la résolution 2334, la passation de pouvoir aux États-Unis et les déclarations intempestives de M. Trump, ainsi que la situation politique incertaine en Palestine. Il a demandé au directeur-adjoint d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient au ministère des affaires étrangères et du développement international, si cette initiative n’aurait-elle pas dû être davantage coordonnée avec l’Europe, et menée en son nom, pour ne pas être affaiblie ? quel est le rôle du Quartet ? À trop multiplier les formats d’intervention, on finit par ne plus savoir qui dirige la négociation .
Ludivic Pouille a expliqué que la déclaration finale ne met pas en concurrence le Quartet et les autres mais met toutes les bonnes volontés d’équerre pour un objectif de paix. Le Quartet ne peut qu’être renforcé par une meilleure coopération avec les grands pays arabes et européens. L’Arabie saoudite est volontaire pour participer à cet effort, alors qu’elle n’a pas de relations diplomatiques avec Israël. La Russie, qui a signé la déclaration, a aussi organisé dimanche une réunion entre le Fatah et le Hamas – ce que ne peut pas faire l’Union européenne, car le Hamas figure sur sa liste des organisations terroristes. Mais nous encourageons la formation d’un gouvernement d’union nationale : Gaza et la Cisjordanie devront appartenir au futur État palestinien. Les élections palestiniennes devront s’inscrire dans une démarche d’union nationale.
La résolution 2334 est essentielle : le droit international s’applique donc à la colonisation dans un contexte où certaines initiatives nous inquiètent particulièrement. Le Conseil de sécurité et la communauté internationale doivent assurer le suivi de cette résolution.
Quelles sont les perspectives d’une reprise du dialogue ? Nous n’avons aucune garantie, même si la reprise des négociations est l’objectif de tous les pays présents à Paris et ce qu’envisagerait de faire M. Trump. M. Ayrault rencontrera prochainement M. Rex Tillerson, futur secrétaire d’État, afin de clarifier notre position et de coordonner nos actions. Les États-Unis jouent un rôle essentiel mais ne peuvent le jouer seuls. On ne pourra pas vivre encore cinq à dix ans sans résoudre ce conflit : cela nécessite la mobilisation de tous, et notamment celle des parlementaires.