Le risque d’effondrement du Liban

La commission des affaires étrangères et de la défense du Sénat, présidée par Christian Cambon, a auditionné Jean-Yves Le Drian, ministre de l’Europe et des affaires étrangères.

Les échanges ont mis en évidence la gravité de la crise financière, économique et sociale qui frappe le Liban. Jean-Yves Le Drian a notamment estimé que « la prise de conscience, par les acteurs politiques libanais, du risque d’effondrement [était] très insuffisante ». Les négociations avec le FMI, en vue de la mise en place de réformes, étaient désormais rompues, après plusieurs réunions. L’engagement des réformes était pourtant une condition mise par le Groupe des amis du Liban pour apporter leur aide.

On assistait par ailleurs à une re-confessionnalisation des manifestations, avec un risque majeur de dérives. « Plus vite les autorités libanaises prendront les premières mesures de réforme, mieux ce sera » a déclaré Jean-Yves Le Drian. Il a annoncé son prochain déplacement au Liban, tout en précisant que la solution des difficultés ne pourrait venir que des autorités libanaises elles-mêmes, qui devaient prendre en main leur destin et assumer leurs responsabilités.

A l’issue de cette audition, Christian Cambon a déclaré: « La situation au Liban est très grave. Dans ce pays qui a traversé tant d’épreuves, c’est vrai que la population est d’un courage et d’une résilience admirables. Mais le risque d’effondrement économique et financier est désormais réel. La France sera naturellement très mobilisée pour aider le Liban, pays qui nous est très cher. Mais il faut pour cela que les Libanais convergent avec le FMI sur les réformes qui sont indispensables ».